Protection solaire : et si on adoptait les formules éco-conçues ?

L’été s’installe, les vacances approchent et pour certains c’est l’occasion de renouveler son nécessaire de beauté avant de partir, à commencer par trouver sa protection solaire. La santé avant tout, direz-vous, et vous auriez bien raison. Protéger sa peau correctement face aux rayons du soleil est un geste important à ne pas négliger. Mais saviez-vous que certaines protections solaires possédaient des ingrédients destructeurs pour les océans ? Voilà un dilemme de taille à l’ère où nous souhaitons améliorer notre impact écologique. C’est la raison pour laquelle nous vous rappelons ce qui se passe vraiment lorsqu’on se baigne avec de la crème solaire, et ce qu’on peut faire pour diminuer notre impact sur les fonds marins…

 Protection solaire : et si onadoptait les formules éco-conçues ? Protection solaire : et si onadoptait les formules éco-conçues ?

Les soins solaires en quelques chiffres

Chaque année, ce n’est pas moins de 15 millions de crèmes solaires qui sont vendues ne serait-ce qu’en France, soit un flacon vendu toutes les deux secondes environ. Effrayant ? Oui, et pourtant nous avons bien compris depuis de nombreuses années qu’il était indispensable de protéger sa peau face aux UV, qui, rappelons-le, causent de grands dégâts pour la santé. Une trop forte exposition solaire sans protection peut générer un relâchement cutané, des rides, des taches, une sécheresse intense, des irritations, des coups de soleil ou des brûlures profondes et dans le pire des cas, un cancer de la peau. La crème solaire, apparue sur le marché en 1936, se présente aujourd’hui sous toutes ses formes : gel, crème, huile ou lait, et sous plusieurs indices de protection propres à chaque type de peau.

- SPF 6-10 à Protection faible

- SPF 15-25 à Protection moyenne

- SPF 30-50 à Protection haute

- SPF 50+ à Très haute protection

Au-delà de l’indice de protection qui est indiqué sur chaque bouteille, il faut savoir que la formule d’une protection solaire peut être sous deux types de filtres UV : ceux qui absorbent, et ceux qui réfléchissent.

- Le filtre inorganique minéral : qui bloque physiquement les rayons du soleil grâce à des particules métalliques comme le dioxyde de titane ou l’oxyde de zinc.

- Le filtre chimique organique : qui absorbe chimiquement les rayons UV, avec souvent, le benzophénone, l’oxybenzone ou l’octinoxate.

Jusqu’à maintenant, vous ne vous étiez pas vraiment posé la question quant à la liste d’ingrédients présents dans votre crème, et en tant que consommateur, vous vous êtes focalisé sur l’indice de protection, la texture ou l’expérience sensorielle du produit. A juste titre, cela dit et on ne vous blâme pas !

Quel impact des crèmes solaires sur l’environnement ?

Pourquoi un tel rappel à l’ordre dans ce cas ? N’était-ce pas le but, en premier lieu, que de sensibiliser les gens sur l’importance de se protéger la peau face aux rayons agressifs du soleil ? Parce qu’avec le temps, nous observons des problèmes écologiques dont l’homme en est malheureusement la cause numéro 1. Des études ont montré que chaque année, ce n’était pas moins de 25 000 tonnes de crèmes solaires déversées dans les océans, soit 1 litre chaque seconde ou pour un seul individu : un quart de produit déversé pendant 20 minutes de baignade. Les coraux, principaux concernés par cette catastrophe écologique, absorbent, rien qu’à eux, 4 000 tonnes par an des produits chimiques contenus dans les crèmes, ce qui engendre leur blanchissement puis leur mort en seulement 48 heures.

Sur le banc des accusés on retrouve donc trois substances chimiques ou organiques qui sont, entre autres, l’oxybenzone, l’octinoxate et l’octocrylène. Il a été démontré lors d’une autre étude que la molécule d’octocrylène s’accumulait dans les coraux sous forme d’acides gras particuliers et qu’ainsi elle attaquait leurs fonctions vitales qui sont la nutrition et la reproduction. Et nous ne parlons ici que des récifs coralliens, or, il s’agit d’un impact sur tout l’écosystème marin, invertébrés aquatiques compris. De plus, les parabènes et les silicones qui sont des perturbateurs endocriniens viennent doubler la sentence puisque ce qui n’est pas bon pour la nature, ne l’est clairement pas pour notre peau ni pour notre santé.

Comment être plus éco-friendly face aux océans ?

Bien que les chiffres soient visiblement alarmants, il n’est pourtant pas trop tard pour adopter de nouvelles habitudes. Cependant, il est bien de rappeler qu’à ce jour aucune crème solaire à la formule miracle et 100% responsable n’existe. Nous sommes sur la bonne voie néanmoins, de nombreuses marques changent leurs formules et leurs produits à l’approche de l’été pour proposer des soins solaires plus ocean-friendly et parfois même dans un flacon recyclé. Utiliser des matériaux biodégradables ou recyclables diminue considérablement la pollution des plages et des océans, et ça, ce n’est pas négligeable.

Depuis janvier 2021, Hawaï a signé de son côté une loi interdisant définitivement tout produit contenant des substances chimiques ou organiques jugées néfastes afin de protéger au mieux la beauté et la santé de leurs nombreux récifs coralliens. Un grand pas qui espérons-le, sera le premier d’une longue série dans la volonté de respecter et protéger l’environnement marin.

Côté consommateur, n’oubliez jamais de protéger votre peau au soleil. Toutefois, vous pouvez désormais avoir le réflexe de bien lire les étiquettes de vos produits avant de les acheter, d’éviter les noms maudits d’oxybenzone, octinoxate et octocrylène, de favoriser les flacons recyclables ou les ingrédients naturels et bio. Si votre crème solaire est faite de filtre chimique, appliquez-la 30 minutes avant d’aller vous baigner, c’est le temps qu’il faut au produit pour pénétrer la peau. Si elle est faite de filtre minéral, celui-ci ne restant qu’à la surface de l’épiderme ne nécessite pas d’attendre avant de sauter dans l’eau. Vous pouvez également opter pour une protection digne de ce nom avec un tee-shirt dont le tissu est spécialement conçu pour protéger des UV, et croyez-le, ce n’est pas que pour les enfants !

En résumé, chaque petite action éco-responsable est bonne à prendre. Se renseigner sur le sujet est une première étape. Regarder les ingrédients contenus dans nos produits favoris, prendre le temps de déchiffrer leurs noms, comparer, essayer de nouvelles formules et s’adapter pour un meilleur avenir. Notre belle planète bleue a le mérite de le rester !

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